Voici le premier mini-dossier ! Vous y trouverez des interviews, des informations et une pratique spécial femme enceinte.
J'ai souhaité ici offrir aux femmes enceintes ou qui envisagent de l'être un espace parlant de la pratique du yoga pendant la grossesse ainsi que de ses bienfaits pendant et après la grossesse.
Si vous êtes enceintes et que vous souhaitez commencer le yoga, plus tôt vous débutez plus en savourerez les bénéfices ! Vous pouvez décider d'intégrer un cours collectif classique ou prénatal.
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Le yoga est une prise de contact, en conscience, avec le corps et la grossesse est une période de multiples changements dans la vie d’une femme. J’étais donc naturellement curieuse, en tant que femme et déjà mère d'une grande-petite fille, de me renseigner sur le sujet en allant à la rencontre de femmes qui vous offrent ici leur témoignage. Elles ont découvert le yoga pendant leur grossesse ou bien poursuivi leur pratique de yoga pendant ce moment magique où la femme expérimente sa vulnérabilité, sa force et sa capacité à entrer en contact avec le subtil par le biais de son futur bébé. Être enceinte c'est déjà un grand retour vers soi qui nous rappelle, en yoga, Pratyahara*.
Je me suis également intéressée aux regards de deux professionnelles : Sylvie Lecoq, sage-femme et professeur de yoga, et Emmanuelle Mendil, naturopathe, masseuse et professeur de yoga.
*Pratyahara, mot sanskrit désignant le "retour des sens vers l'intérieur".
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Après mes différentes lectures sur le sujet, mes échanges avec une amie sage-femme, mes réflexions et mes expérimentations, il apparaît clairement que l’ouverture thoracique est à privilégiée, afin de faire la place à bébé, tout comme la mobilité du bassin afin de réduire les douleurs et encore les postures debout qui vont permettre de travailler l’équilibre (le centre de gravité de la femme pendant la grossesse se modifiant constamment)… La pratique du yoga apparaît comme un réel atout dans cette aventure qu’est de créer un petit d’homme. C’est un soutien dans les moments difficiles que sont les nausées, les brûlures d’estomac, les jambes lourdes, les maux de dos… Heureusement, les désagréments liés à la grossesse ne sont pas forcément vécus. C’est surtout un merveilleux chemin pour sentir son corps, ses changements et créer un lien privilégier, plein de conscience, de douceur et de bienveillance avec son futur bébé.
Je vous souhaite une belle lecture des différentes interviews et pensez à la section Partage et Yoga du site pour découvrir des livres sur le sujet ! Des liens ci-dessous ;)
Avant de vous dévoiler les témoignages, je souhaite remercier ces femmes d'avoir accepter de répondre à mes questions et de nous offrir leur précieuse expérience !
YR : Pratiquiez-vous le yoga avant d'être enceinte ? Si oui, quel type de yoga... Pouvez-vous nous dire quelques mots sur votre pratique ? Si non, est-ce que le yoga vous a été conseillé et par qui ?
Sandra B. : Non, je n'avais jamais fait de yoga auparavant !
Nazneen Z. : Non.
Aurélie J : J'avais déjà pratiqué le yoga avant ma grossesse (j'ai 3 enfants). Quel yoga ? Je ne savais même pas qu'il y avait plusieurs yoga à l'époque. J'ai pratiqué le Hatha Yoga* qui respecte le corps et apporte la paix de l'esprit.
Laurenne M. : Non, j'ai débuté le yoga au début de ma grossesse. Mais c'est un peu un hasard, je cherchais un cours de yoga depuis quelques temps. Je prends des cours de Hatha Yoga une fois par semaine, avec un petit groupe de 3-4 personnes, et cela m'a poussé à débuter également la méditation en pleine conscience grâce une application smartphone.
Aurélie M. : Oui, je faisais du Hatha Yoga depuis 5 ans quand je suis tombée enceinte. Une pratique en deux temps qui mêlait postures dynamiques et un temps de relaxation à la fin.
Émilie M. : Non, je ne pratiquais pas le Yoga avant. Mais quand j'ai su que j'étais enceinte, j'ai senti mon corps se transformer, j'ai pris conscience que quelque chose devait changer et une petite voix m'a dit de commencer à pratiquer le Yoga. Je suis donc allée voir une amie qui pratiquait et qui m'a initié. J'ai continué et depuis je ne me suis plus arrêtée ! Je sais maintenant que la petite voix qui m'a dit de commencer le Yoga était en fait celle de ma fille Élisa. Je dis toujours que c'est mon Maître, celle grâce à qui j'ai découvert le Yoga, celle qui a éveillé ma conscience.
Stéphanie L. : Oui, j'ai pratiqué le yoga durant plusieurs années avant ma grossesse, à raison de 2 cours hebdomadaires. D'abord de l'Ashtanga pendant 4 ans, puis du Viniyoga** pendant 2 ans. J'ai ensuite décidé de commencer une formation de professeur de yoga. Et je suis tombée enceinte alors que je commençais tout juste ma formation.
Lauren G. : Oui, je pratiquais déjà le Hatha Yoga avant d'être enceinte, un an et demi avant environ. J'avais donc déjà mesuré les bienfaits de cette pratique, tant au niveau du bien-être physique (souplesse, équilibre, renforcement des articulations, réduction des douleurs cervicales et dorsales...) que mental (réduction du stress, sensation d'apaisement général...). À raison d'une fois par semaine, j'effectue un cours avec un professeur qui nous propose quelques exercices de respirations, puis la traditionnelle Salutation au Soleil*** ainsi qu'un enchaînement d'asanas, et enfin une séquence de relaxation et un exercice de respiration alternée. À la maison et dès que j'ai le temps, je m'octroie quelques minutes pour faire des Salutations au Soleil et des postures en fonction de mes besoins (torsions pour étirer et soulager le dos par exemple).
Cristina C. : J'ai pratiqué le Hatha Yoga et l'Ashtanga yoga **** avant d'être enceinte. J'avais une pratique assez régulière.
Émélie G. : Avant de tomber enceinte, je pratiquais le yoga de façon intensive (Ashtanga, Vinyasa*****, Rocket******) plusieurs fois par semaine en cours collectifs ainsi que quotidiennement en pratique personnelle. Je me suis inscrite en mai 2017 à une formation pour devenir professeur de Vinyasa. Cette dernière démarrait début juin et je suis tombée enceinte 15 jours plus tard. Je ne pensais pas que cela arriverait si vite car j'ai une maladie gynécologique qui rendait la chose incertaine. C'est donc enceinte que j'ai exécutée toute ma formation.
*Hatha yoga ou "Yoga de l'effort" vise l'éveil spirituel par la pratique de postures (Asana), de respirations (Pranayama) et de la méditation.
**Le Viniyoga est une façon de pratiquer plus qu'un style de yoga. Selon cette pratique, le yoga doit s'adapter au pratiquants et non l'inverse. On y retrouve les asana, les pranayama et les mûdra. Cette appellation de Viniyoga vient de Krishnamachariya, père de TKV Desikachar qui l'a ensuite fait découvrir en occident.
***Surya Namaskar en sanskrit, enchaînement complet de postures qui prépare et chauffe le corps en l'étirant et l'ouvrant progressivement.
****Yoga dynamique composé de 6 séries de postures qui ne changent pas. La respiration est au coeur de la pratique tout comme l'importance du regard (Drishti) qui permet un centrage. Pattabhi Jois en est le fondateur.
***** Le Vinyasa, ce terme sanskrit signifie "synchronisation du mouvement sur la respiration". Il s'agit d'un yoga plus dynamique et plus physique très apprécié au États-Unis notamment. Il est plus inventif que l'Ashtanga dans la variation des séries proposées. La fluidité et l'équilibre sont recherchés comme pour créer une chorégraphie.
******Le Rocket yoga est un mélange simplifié de l'ashtanga et du Vinyasa yoga. Il reprend quelques séries de l'ashtanga. ll existe différents "niveaux" qui introduisent des spécificités comme les torsions dans le niveau III.
YR : En quoi le yoga vous aide-t-il ou vous a-t-il aidé ?
Sandra B. : De nature très anxieuse et speed, mes cours de yoga hebdomadaires m'ont aidé à me détendre et à écouter mon corps ! Tout en permettant à mon corps de bien suivre le rythme !
Nazneen Z. : Travailler sur la respiration, avoir la conscience de son corps, se préparer mentalement à l'accouchement et à l'appréhension des douleurs.
Aurélie J. : Dans le cadre de ma grossesse, j'ai pu garder une activité physique en douceur, faire des étirements et grader du lien social.
Laurenne M. : Il s'agit de ma 2ème grossesse, et je ne pratiquais pas le yoga lors de la 1ère grossesse. La nette différence est que j'ai souffert de douleurs lombaires et de douleurs au pubis lors de ma 1ère grossesse, alors que celle-ci s'est passée quasiment sans aucune douleur de ce type, et je pense que c'est grâce à la pratique du yoga. De plus, je ressens un apaisement depuis que j'ai débuté le yoga et la méditation, ce qui me permet probablement de mieux vivre cette grossesse.
Aurélie M. : Il m'a aidé à gérer mon stress au quotidien, à prendre du recul sur certaines choses. Pendant ma grossesse, le yoga m'a aidé à rester en forme, à rester souple et surtout il m'a aidé à bien tenir ma respiration ce qui m'a permis de plutôt bien contrôler mes contractions le jour J !
Émilie M. : Le Yoga m'a d'abord permis de connaître mon corps, de l'aimer et d'accepter les changements physiques et émotionnels dus à la grossesse. J'ai vécu une grossesse à la fois Zen, sans stress, mais aussi active. Je sentais mon corps changer de jour en jour, j'acceptais et je m'adaptais. Le Yoga a vraiment été mon compagnon de grossesse indispensable.
Stéphanie L. : Je dirais que le yoga a été primordial au moment de mon accouchement pour la maîtrise du souffle ! Au cours de la grossesse, cela m'a permis d'être bien dans mon corps sans problème de dos, cela m'a amené beaucoup de détente. Cela m'a aussi permis une écoute plus fine et plus subtile de mes sensations. Et c'est aussi un moment privilégié avec bébé qui est bercé dans le ventre.
Lauren G. : Pendant ma grossesse, le yoga m'a permis de travailler ma posture et de rester bien stable. Plus les mois passent et avec le poids du ventre, on a tendance à moins bien se tenir, à trop cambrer le dos notamment, ce qui génère des douleurs. Le yoga, en faisant travailler les muscles profonds et l'équilibre, permet de garder une meilleure posture. Les étirements des asanas procurent un bien-être général, ce qui est très agréable pendant cette période parfois "inconfortable". De plus, j'avais la sensation de faire profiter mon bébé de cet état de détente profond, j'y mettais une intention particulière, comme un moment de connexion entre elle et moi avant notre rencontre.
Cristina C. : Le yoga a été une découverte pour moi. Il m'a aidé à prendre conscience et à être à l'écoute de mon corps, et à libérer mon esprit. De nature un peu stressée, il m'a permis de voir la vie autrement et de lâcher prise. Intéressée depuis pas mal de temps au bien-être ça a été comme une suite logique et la pierre qu'il manquait à mon édifice.
Émélie G. : Le yoga est un ami au quotidien qui permet de traverser les peines d cela vie et de vivre au centuple ses joies. Au bord d'un lac, j'ai eu la révélation que je souhaitais devenir professeur de Yoga non pas pour seulement l'enseigner mais aussi pour le vivre et le véhiculer au quotidien. Tous les jours, le Yoga m'aiguille dans mon chemin de vie au travers de sa pratique, de sa spiritualité et dans la bienveillance de ce milieu (ce qui me change beaucoup du milieu professionnel duquel je viens !) Au niveau de ma grossesse, j'a donc vécu toutes les étapes avec l'accompagnement du Yoga. Il m'a aidé à lâcher prise sur la vie quotidienne où un peu chaque jour, on peut faire de moins en moins de choses en tant que femme enceinte : prendre les transports, faire de la voiture, rester debout longtemps, etc. Surtout mon bébé se présentait en siège et la césarienne que je n'avais pas du tout envisagée au départ, se profilait. De ma pratique Yang que j'ai gardée jusqu'à 7 mois 1/2 de grossesse, je suis passée à une pratique Yin, continuant ainsi à travailler le lâcher prise sur la partie active de ma vie pour entrer encore plus à l'écoute de mon intérieur et de ce petit être qui ne se retournait pas.
Finalement, j'ai eu une césarienne ce qui m'a beaucoup contrarié car la rémission est beaucoup plus longue. Cet enfant devait vraiment m'apprendre à patienter ! Aujourd'hui, je dois attendre encore un long mois avant de repratiquer, je bouille quand je vois les vidéos de mes amies qui progressent. mais j'essaie de prendre ce temps comme une bénédiction, pour moi, pour ma famille, pour mon enfant et continuer de pratiquer dans mon esprit. J'en rêve même la nuit ! ^^
YR : Jusqu'à quel mois de grossesse avez-vous pratiqué ?
Sandra B. : Jusqu'à la fin de mon 8ème mois.
Nazneen Z. : Jusqu'au terme prévu.
Aurélie J. : Jusqu'au 7ème mois environ, être allongée pour moi n'était pas très confortable et me relever encore moins. Depuis, j'ai découvert - en tant que professeur de yoga - le yoga de Bernadette de Gasquet* et je pense que j'aurais pu pratiquer plus longtemps avec ces outils techniques et de conforts (possibilités de prendre le coussin d'allaitement pour mettre sous la tête et les épaules, le ballon, la sangle d'étirement...).
Laurenne M. : Je suis dans le 9ème mois de grossesse et je pratique toujours, donc probablement jusqu'au terme.
Aurélie M. : J'ai pratiqué le yoga jusqu'à mon 7ème mois de grossesse.
Émilie M. : J'ai pratiqué le yoga jusqu'au dernier jour. En tout cas les Asanas. Dès mon entrée à la clinique, on m'a interdit de bouger. J'étais couchée, je ne pouvais pas me lever. En revanche, le yoga "spirituel" était présent. J'ai beaucoup médité, écouté de la musique et j'ai réussi à accepter un accouchement médicalisé, alors que mon souhait était d'avoir un accouchement humanisé, sans intervention médicale. Mais comme nous apprend le yoga, nous ne contrôlons rien...
Stéphanie L. : J'ai pratiqué en cours collectif jusqu'à la fin de ma grossesse. J'en faisais aussi beaucoup toute seule à la maison, jusque dans ma chambre à la maternité avant d'accoucher !
Lauren G. : J'ai pratiqué le yoga en club jusqu'à mon 7ème mois de grossesse. Mon professeur prêtait une attention particulière à mes postures et adaptait certaines d'entre elles. À la maison, j'ai ensuite continué ma pratique en suivant des vidéos de yoga prénatal sur internet.
Cristina C. : Jusqu'au dernier moment.
Émélie G. : Jusqu'au moment de l'accouchement où les techniques de Pranayama m'ont énormément aidé durant les 26 heures de contractions et lors des suites de couche.
*Bernadette de Gasquet est médecin et professeur de yoga spécialisé dans les exercices des abdominaux et la rééducation périnéale.
YR : Quelles sont les postures que vous avez cessé de pratiquer et pour quelles raisons ?
Sandra B. : Aucune.
Naneez Z. : J'ai pu réaliser l'ensemble des postures indiquées.
Aurélie J. : Les postures qui compriment l'estomac pour les remontées gastriques et ensuite les étirent latéraux debout trop intenses qui provoquent parfois des vertiges.
Laurenne M. : Aucune, j'essaie de pratiquer toutes les postures proposées en cours, et la professeur de yoga me donne des conseils pour les adapter si besoin. Celles qui deviennent vraiment difficiles sont celles liées à l'équilibre comme la posture de l'arbre par exemple.
Aurélie M. : J'ai cessé de pratiquer les postures telles que celles du cobra, de la pince, de l'enfant car mon ventre me gênait !
Émilie M. : Étant donné que j'étais débutante, les postures que je faisais étaient assez simples. Je ne faisais pas d'inversions ni de torsions.
Stéphanie L. : J'ai cessé de pratiquer les inversions, les torsions et les postures sur le ventre qui sont proscrites pour les femmes enceintes. J'ai continué à pratiquer toutes les autres postures à mon rythme et selon mes possibilités du moment.
Lauren G. : Toutes les postures en appui sur le ventre (ex: cobra) ou sollicitant les abdominaux (ex: le bateau) puisqu'elles sont clairement déconseillées. Il faut également prendre garde aux torsions et toujours penser à faire de la place au bébé. Au bout de quelques mois, j'ai également arrêté les postures qui "rentrent" le ventre comme la charrue par exemple, pour des raisons évidentes ; pas de place pour loger un gros ventre dans ces postures ! J'en ai adapté certaines, l'enfant notamment, qui pose également la question de la place pour le ventre. J'écartais davantage les genoux et posais ma tête sur mes mains ou sur des blocks. Vers la fin de ma pratique, j'ai beaucoup utilisé les blocks pour rendre des postures plus accessibles, notamment les postures debout avec les mains au sol.
Cristina C. : Les postures sur le ventre pour ne pas être en appui dessus et ne pas écraser le petit bout qui y logeait ;) et les postures nécessitant un grand engagement des abdominaux.
Émélie G. : Très vite j'ai arrêté les postures sur le ventre et les torsions pour des questions d'inconfort et de gêne pour le bébé. Plus exactement, j'aménageais ces postures car selon moi tout est possible jusque la fin si on adapte bien en fonction de ce que nous dicte notre corps. Je faisait beaucoup de yoga auparavant donc je me suis permis de continuer les torsions mais à un degrés minimum. J'ai aussi été énormément conseillée par es professeurs de Yoga que je remercie. Leur bienveillance a été une véritable bénédiction.
Aujourd'hui, je propose des cours de Vinyasa adapté aux femmes enceintes et ce qui est valable pour l'une ne l'est pas forcément pour l'autre. Cependant tout reste adaptable !
YR : Quelles sont celles qui, au contraire, ont été ou sont vos préférées et pour quelles raisons ?
Sandra B. : Les exercices de respiration et d'étirements ! On se sent vite comprimée quand bébé grandit, et ma professeur m'a permis de découvrir des postures qui soulagent et libèrent les poumons. Le Chat notamment.
Naneez Z. : La chandelle au mur pour la concentration sur les étapes que le corps doit réaliser pour être en posture. Et les chats pour ce travail de dos et de respiration.
Aurélie J. : J'ai aimé pratiquer les chats debout qui permettaient une mobilisation de mon bassin et un étirement du dos. De plus, l'ouverture thoracique à l'inspir me donnait de l'espace. Le cobra qui étire le devant du corps et ouvre au niveau claviculaire. Le demi-pont qui donne de la place au bébé et permet de décomprimer au niveau de l'estomac. Le poisson en tailleur très cocooning et souvent le bébé bouge à ce moment-là (d'ailleurs, le soir, je me plaçais souvent dans cette posture). Et enfin, la méditation où la relation avec bébé passe par le corps.
Laurenne M. : Les Chats, la préparation rocking, le demi-pont, car elles permettent de soulager mes lombaires et mon bassin.
Aurélie M. : Celle du Chat "dos rond, dos plat" me faisait un bien fou au dos et même encore maintenant... La chandelle soulageait mes lombaires et ma circulation sanguine dans les jambes, et enfin la Salutation au Soleil me donnait un coup de fouet.
Émilie M. : Le Chat et l'Enfant pour les douleurs lombaires. Et ma préférée : Malasana*. Une posture tellement confortable et tellement féminine. Cela m'a permis d'ouvrir mon bassin mais aussi de me connecter encore plus à notre Mère Terre.
Stéphanie L. : J'ai beaucoup pratiqué des postures douces d'étirement latéral et d'ouverture au niveau thoracique afin de délier certaines tensions et de travailler sur l'amplitude du souffle. J'ai aussi beaucoup aimé les postures telles que Supta baddha konasana** qui préparent l'ouverture du bassin.
Lauren G. : J'ai aimé pouvoir continuer à faire toutes les postures d'équilibre et d'étirement du dos pour renforcer et étirer les muscles qui sont très sollicités. Vers la fin, j'ai apprécié les exercices d'ouverture du bassin comme le papillon ou la guirlande. Et j'ai découvert la posture de la tête de vache, recommandée dans une vidéo de yoga prénatal pour soulager les douleurs de sciatiques notamment. Enfin, les exercices de relaxation et de respiration profonde m'ont beaucoup détendue.
Cristina C. : Les postures d'étirement du dos et de détente du bassin ainsi que les inversions avec support. L'une de mes préférées était Supta baddha konasana.
Émélie G. : Les postures d'ouvertures de hanches sont effectivement très bonnes pour préparer l'accouchement (demi-pigeon, malasana, jarnu sirsasana***, ...). J'ai aussi beaucoup pratiqué les ouvertures de coeur pour libérer de la place et faire circuler à l'intérieur - l'ostéopathe m'avait recommandé de strecher pour faire circuler et baisser la tonicité interne qui empêchait peut-être le bébé de se retourner (poisson aménagé avec des coussins et boosters, ustrasana****, parighasana*****,...) toujours avec beaucoup de précaution et à grand renfort de coussin !
*Malasana, nom sanskrit pour désigner la posture de la guirlande ou du petit indien.
**Nom sanskrit pour désigner la posture du poisson pieds joints, bras le long du corps légèrement écartés et paumes de mains tournées vers le ciel.
***Nom sanskrit désignant la posture de la tête au genou, une pince en posture de l'élève.
****Nom sanskrit pour la posture du chameau, flexion arrière.
*****Nom sanskrit qui désigne la posture de la charnière, étire le coté du corps.
YR : Quel message souhaiteriez-vous transmettre ou qu'aimeriez-vous ajouter à votre témoignage ?
Sandra B. : Dans notre société nous ne prenons plus le temps de rien. Et cette petite vie en nous a besoin de temps mais surtout que la maman soit en accord avec son corps et tous les changements qui arrivent. Pendant cet instant, 1h ou plus, on ne parle plus, on écoute, on réalise les postures à la suite tout en sentant bébé gigoter et apprécier. Ce fut une très belle expérience pour moi ! Et à ce jour, je regrette de ne pas prendre le temps de faire du yoga tout court... :)
Nazneen Z. : Pour moi, le yoga est une révélation. De l'avoir débuté pendant ma grossesse m'a permis de me connecter avec mon bébé à venir, de me centrer à l'essentiel. C'est une pratique de l'humilité qui fait grandir.
Aurélie J. : On peut faire du yoga enceinte mais mon professeur m'avait donné ce conseil : "Sois instinctive". La maternité développe déjà cet instinct de protection vis à vis de son enfant. Donc si une posture est conseillée pour une femme enceinte et qu'il y a, en nous, quelque chose qui nous dit de ne pas le faire... Il faut s'écouter et ne pas la faire.
Laurenne M. : Je pense que le yoga devrait être conseillé à toutes les femmes enceintes, cela apporte un apaisement et une écoute de corps qui ne peuvent qu'être favorables dans ce moment particulier de la vie de la femme.
Aurélie M. : La pratique du yoga est vraiment un bon moyen de rester en forme pendant la grossesse et de palier les petits maux que l'on peut avoir comme les maux de dos, d'articulations dus à la prise de poids, la fatigue du début... et surtout à aider vraiment à la gestion des contractions en maîtrisant sa respiration. La pratique du yoga apporte bien-être et apaisement. Je conseille vraiment à tout le monde d'essayer.
Émilie M. : Le yoga change vraiment la vie des personnes. Mais il faut l'essayer pour s'en rendre compte. Le yoga est d'autant plus important durant la grossesse, pour préparer notre corps à l'accouchement, pour nous aider à accepter ses changements, et aussi durant le post-partum, pour nous aider à nous aimer en tant que femme, pour se relaxer lorsque bébé pleure et que l'on ne sait plus quoi faire. Et puis le yoga c'est aussi notre moment à nous. Cette heure où il n'y a que nous et notre tapis. Profitons donc de ces moments privilégiés !
Stéphanie L. : Je conseillerais à toutes les femmes la pratique du yoga avant, pendant et après leur grossesse. En insistant sur le travail du souffle et des visualisations qui à mon sens sont indispensables pour se préparer à un accouchement physiologique.
Lauren G. : Ça a été pour moi un vrai plaisir de pouvoir continuer à pratiquer le yoga même en étant enceinte. J'ai décidé d'arrêter au 7ème mois car le cours n'était pas spécifique et que je ne pouvais plus faire un grand nombre de postures proposées au groupe. Je regrette de ne pas avoir profité de sessions de yoga prénatal proposées par des sages-femmes. Pour un premier bébé, j'avais besoin de me préparer à la naissance d'une manière plus généraliste. Dans le cadre d'une autre grossesse, je me dirigerai plus rapidement vers ce type d'approche, notamment pour tous les bienfaits au niveau de la respiration.
Cristina C. : Le yoga prénatal aide énormément à se connecter à ses sensations à vivre pleinement la grossesse. Il apporte une dimension sacrée à cette période magique de la vie d'une femme. Lors de l'accouchement, ma pratique m'a permis d'être en phase avec moi-même, de rester calme et détendue, dans mon souffle. J'ai vécu un accouchement naturel et suis convaincue que le yoga m'a permis de vivre cela pleinement.
Émélie G. : D'autant plus pour une femme enceinte, le Yoga permet de se recentrer sur soi et d'être ou de se mettre à l'écoute de son corps. Je gardais en tête durant ma grossesse l'image des chats qui ne font que dormir toute la journée en attendant de mettre bas. Je me disais que nous, les humains, nous sommes trop actifs durant cette période sacrée. C'est un moment Yin de notre vie de femme et nous ne savons pas freiner, notre société ne nous l'autorise pas vraiment et lors d'une pratique on retourne à soi. Sans jugement, on ne pratique que pour soi.
Je ne saurai donc que trop recommander le Yoga aux femmes enceintes mais pas uniquement. Je propose, par exemple, avec une sophrologue, un atelier pour les femmes ayant une endométriose afin de se réapproprier leur corps et acquérir des clés qui pourraient aider ces femmes qui souffrent tous les mois. Ce n'est qu'un des nombreux exemples de la magie du Yoga !
Sylvie Lecoq
Sage-femme et Professeur de yoga
YR : Pouvez-vous vous présenter ainsi que votre parcours en quelques mots, s'il vous plaît ?
Je suis une femme de 51 ans. J'exerce la profession de sage-femme depuis plus de 25 ans et celle de professeur de yoga depuis peu. J'accompagne les femmes, les couples sur ce chemin de la grossesse et de la parentatlité.
YR : Recommandez-vous, systématiquement, la pratique de yoga à vos patientes ?
Pas forcément, je préfère que cela vienne d'une demande de leur part. Je leur recommande de pratiquer une activité physique pendant leur grossesse, mais le yoga n'est pas une gymnastique ! Je le propose davantage quand elles sont à la recherche d'une discipline qui leur permette de se poser ou de retrouver un espace de liberté avec leur corps notamment.
YR : Quelles sont vos recommandations faites aux femmes qui souhaitent pratiquer le yoga pendant leur grossesse ?
Je leur demande d'éviter les yogas trop "dynamiques", de préférer un yoga plus adaptable à la grossesse, respectueux de leur corps en transformation, comme le Hatha yoga.
YR : En quoi le yoga est une aide à la grossesse et à l'accouchement ?
Le yoga est un chemin de transformation un peu comme celui de la grossesse. L'état de grossesse est un état dans lequel la femme va avoir un accès privilégié à son intériorité ce qui est souvent recherché dans la pratique du yoga. Cet état est un passage clé dans l'établissement du futur lien mère-enfant. Un retour vers elle. Un état de centrage comme dans le yoga. De plus, les postures de yoga permettent le mouvement du corps à la fois en tonicité et en étirement ce qui lui permet de gagner en force et en souplesse.
Emmanuelle Mendil
Naturopathe - Masseuse et formatrice - Professeur de yoga
YR : Pouvez-vous vous présenter ainsi que votre parcours, en quelques mots, s'il vous plaît ?
J'ai crée le centre Anjayati en 2010. Après 10 années de pratique du yoga enrichies par la préparation d'un diplôme de Professeur au sein du Collège National de Yoga, j'ai décidé alors de me consacrer à l'enseignement. Formée à différentes techniques manuelles, c'est également par le massage bien-être que je propose d'aider chacun à gérer le stresse et les difficultés quotidiennes. Convaincue de l'importance d'une bonne hygiène de vie, j'ai décidé alors d'étendre mes compétences par une formation de naturophate au Cenatho et j'offre aujourd'hui une prise en charge complète pour tous ceux qui souhaitent mieux gérer leur capital santé.
YR : Vous proposez des cours classiques de Hatha Yoga et des cours de Yoga Prénatal dans le cadre de votre entreprise Anjayati. Comment se passe, concrètement, un cours de yoga prénatal ?
Le cours de yoga prénatal est construit comme un cours de yoga classique. Temps respiratoire et temps postural et relaxation de fin de séance au lieu de l'assise méditative.
YR : Quelles sont les différences avec un cours classique ?
Ce sont les postures qui diffèrent : elles sont toutes adaptées à la grossesse et choisies pour leur intérêt pour la femme enceinte. L'assise méditative de fin de séance est remplacée par 10 minutes de relaxation avec un temps de communication avec le bébé. Pendant le temps de relaxation les femmes enceintes sont installées dans des coussins d'allaitement pour favoriser leur détente.
YR : Est-ce que certaines femmes enceintes préfèrent rester dans le cours classique ?
Pour les trois premiers mois certaines restent dans leur cours habituel mais elles basculent toutes dans le cours de yoga prénatal ensuite. Plaisir de se retrouver entre femmes enceintes, séance dédiée (elles n'ont pas à faire une posture différente, ce qui gêne toujours les élèves), et relaxation de fin de séance qu'elles apprécient beaucoup.
Je vous propose ici de retrouver quelques pratiques courtes et thématiques.
J'espère qu'elles vous apporteront et aideront à soulager certains maux, à retrouver détente ou énergie et surtout à vous offrir un moment privilégié avec vous-même et votre futur bébé.
Belles pratiques à vous belles femmes !